1. |
MaharaHak
01:29
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2. |
Zalem
04:19
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Atahualpa Yupanki
Lui savait chanter la misère sociale lui savait chanter la terre en sueur
Mon campesino à moi traine dans les rues
Se bourre la gueule dans les squats
Et mate la marche assurée des actifs grisonnants
J'déambule la nuit dans Zalem et la haine
N’enflamme pas les yeux des SDF qui traînent
En préambule de ce poème je formule un vœu
Une tente MSF pour chacun d’entre eux
Vœu pieu pour les uns
Lieu commun pour les autres
Façon d'se disculper ce qu’on est bien chez les nôtres
Blasés de la misère visible qui partagez
Le cliché du clodo qui refuse le boulot sachez
Qu’au bout du rouleau y’a pas de magot caché
Y’a pas de complot de prolos qui en veulent à vos euros
Pour les marmots fauchés entrés en révolte
Après la mort pour rien de deux potes sous les volts
Deux mots rassurent le bobo
« Tolérance zéro ! » rappelle Sarko Zorro
Libéral sans attelles qui martèle les cerveaux
Et qui ne tape pas que sur les nerfs des mecs du Cluedo
Quand il essaie le mot karcher et mesure son écho
Avocat de Neuilly ! Avoue que t’as la trique dis
Ta matraque dans le slip trahit tes envies de fric
Le pouvoir du costard chic et l’agenda bien rempli
N’ont rien à voir avec la république des accros au jaja
Pas de famille pour celui-là
Que le souvenir du trauma
Trois fous virent dans le coma
Suite au combat… livré pour la goutte !
En plein après-midi
Les gueules cassées cassent la croûte au milieu du carbone
Et leurs corps d’hommes meurtris sont si loin
Du mien mieux portant je me sens bien
Loin si loin de tous mes voisins les spectres urbains
Pour eux souvent pas de choix pas de voie de sortie
Et pas l’envie de trouver un meilleur toit que le pont de Bercy
En face des colonies marginales le béton de l’économie d’Etat
Triste césure spatiale
Risque de suicide social
Les deux extrêmes du Capital se matent par-delà la Seine
La cour des miracles
Toujours la même claque
Mais l’habitude de dire non de compter les moignons
D’enjamber les culs-de-jatte
Parfois ma tête éclate
Parfois ma tête éclate
Rien à voir pourtant
Avec le temps qui suit celui des conflits
Quand le deuil en série se substitue aux tueries
Aujourd’hui moins de traces moins de mutilés dans les rues
Plus aucun poilus témoin du bal des obus
Et pourtant qui supporte de parler avec ceux dont le corps annonce la mort ?
Avec ceux dont le sort est de cumuler l'vécu ?
Dans la rue
On s’habitue si bien à la vue des indigents
On ne les distingue plus très bien du reste des gens
On force le pas quand le cœur ne suit pas
Zalem !
Cité décadente sous la fiente des pigeons mutants
Capitale brassant mille rêves différents
Où chaque jour la faim d’un enfant croise un caprice de Cadillac
Fang Shih Yu
CK
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3. |
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On l'a fréquemment croisé
Quelques dimanches glaner aux vide-greniers
Au détour d'une rue
Dans un vieux troquet
Le mec lambda là-bas c'est lui
C'est Anima
Bien éduqué
Ongles coupés
Nouvelle version plus policée
Nonchalamment sapé
Unique signe extérieur de son volcan actif à l'intérieur
Bug de la Matrice à laquelle sa cré-activité a échappé
Et pour cause :
Il pense que Rimbaud est plus révolutionnaire que le Che
Car dans son imaginaire tous les "cadres" sont décrochés
C'est vrai parfois il admet manquer d'ambition dans le schéma social qu'on lui propose
Qu'on nous propose
A ses yeux toutes ces structures ne sont pas moins abstraites que tout ce qui se trame dans sa p'tite tête
Tout dépend du point de vue dit-il...
Au sein de son troupeau il n'a rien pu
Rien su
Rien vu d'utile
Pour lui penser c'est agir
D'abord sur soi
Puis sur ses choix
Confus d'ailleurs...
Alors il se laisse aller parfois à un dernier verre
Juste pour la cuite
Une fois la gueule bien déboisée
Un dernier vers...
Juste pour la fuite
Sous ses airs de Playmobile négligemment froqué se cache un monde alternatif gorgé d'oniro-activité
Anima Blaster plus révolutionnaire que le Che !
San-té
CK
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4. |
Gueule de bois
03:15
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C’est un lendemain d'grosse mine
Petite mine et coca pour le bid
J'devine déjà la journée passée
Avec la tête prise dans l’étau
Le feu au gosier et la gueule sous l’eau
À la caisse de la fête et d'la bière
La migraine est la petite monnaie
L’euro symbolique déboursé
Le passe pour une gueule de bois V.I.P
Tel le mal d’un papy rugbyman
Plaqué violemment par une vieille pie
Je plie sous les courbatures de channe
Et réduis mes déplacements
Oh toi mon doliprane
Sans tes charmes s’accentue les supplices du tyran
Anions et cations s’entrechoquent dans mes tempes
Je suis le phoque suffocant sur le bord de la rampe
Dos au mur je sue
Après la lutte contre les soifs non épanchées
Comme l’unique rescapé d’une orgie de chevaliers
Le rebus du zébu me semble insoluble
Mue par le paradoxe du poisson soluble
Un mini-para m'boxe le cerveau
En même temps les relents du porto
M'font penser à l’alchimie
Regrettée d’un trop plein d'chimays assis
Sur la selle le bilan entrevu des séquelles m’interpelle
La faux du diable va bientôt me cueillir tel une fiente à la pelle
Ce matin un possee d'neurones manquent à l’appel
Les besoins vitaux ravivés m’invitent
A vite admettre que dès le premier café serré ça pousse
En direction de la lunette froide je tousse
Dans la course le petit doigt épouse un coin de table
Je m’évade dans la douleur
L’idée de la purge radicale me dissuade
Un verre de limonade et c’est
La colonnade de vomi
L’escapade incontrôlée des bactéries
Active l’instinct de survie
Respire
À peine remis que déjà les sbires de la faim
Aspirent au repas copieux
Et je crains devoir me contenter
D’un paquet de petits beurres
Grosse dalle
J’avale d’un trait
J’étouffe sous l’effet du sable en bouche
J’ai la vision d’une mouche aux yeux collés
Tous collés mais la douche hydrate
Et dessèche en même temps
L’épais rideau verdâtre
Flotte sur le théâtre et son double
Je marche à l’aveugle
Comme un astigmate entravé
Par les stigmates d’une veille de Pâques épicée
Alcool !
Tu nous aides à danser
Tu nous aides à chanter
À nous faire digérer par l'estomac français !
Alcool !
Sans toi la société s'noie
Sans toi les insensés comme moi chutent
Et font les choux gras du scorpion-roi-scorbut !
Fang Shih Yu
CK
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5. |
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Putain j’en peux plus d’ce flow d’Abdel Malik
Qui m'vient à l’esprit quand chui assis sur la lunette
Les sermons d’ce mec me filent la colique
Ton faux rap conscient pue du bec Malik
Ca c’est du lourd !
Ca c’est pas du lourd !
Et ma quiche au bord du four c’est du lourd !
J’l’ai bien méritée j’ai bien bossé à l’usine
J’ai l’droit de chier pépère sur ton slam qui m’bassine
Allez mon Régis faut qu’ça glisse réagis
Glisse un melon fissa dans ta platine !
Les productions d’Ayato
C’est pas pour les popy girls !
Les productions d’Ayato
C’est pas pour les popy boys !
C’est pas pour les popy girls !
C’est pas pour les popy boys !
C’est pas pour les popy girls les mamy girls les papy boys !
Fang Shih Yu
CK
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6. |
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De là où je vous parle
Pilier du 9 rue Saint-Charles
Paré de fruits où je vis parmi les merles
Enregistre les bruits que j'enfile comme des perles
Cris d'enfants jouant a colin maillard
Badauds nocturnes simples passants autres vieillards
Les rayons solaires chauffent mon épiderme
Pour y laisser éclore les premiers germes
Douce chaleur et bien-être me parviennent
J'aperçois des rais d'lumière fuyant sur les persiennes
De là où je vous parle
Pilier du 9 rue Saint-Charles
La gorge sèche et de ma peau fripée
Une fissure montre ses premiers traits
Aux alentours des batailles d'eau quelques éclaboussures mais rien y fait
Observe autour de moi ces jeunes bien occupés
La libido est de retour et moi je fais dossier
Les hirondelles chantent l'avènement du ciel presque étoilé
Juste en bas d'mon torse deux prénoms un cœur gravé
Sous mon ombrage avant l'orage une pause m'est octroyée
Gueule avec rage ce mauvais présage la crainte d'être foudroyé
De là où je vous parle
Pilier du 9 rue Saint-Charles
Étincelant tel un bijoux de 18 carats
Des gens se pâment sous les feux d'mon apparat
Un peintre baroque m'a pris pour sa palette
Mais à présent à cette époque les t-shirts sont obsolètes
Une bise orchestre la danse des feuilles
Au loin les Hommes se prosternent face aux cercueils
Paradoxes étranges voir énigmatiques caractérisent cette saison
De loin la plus charismatique mais ineffables en sont toutes les raisons
De là où je vous parle
Pilier du 9 rue Saint-Charles
De cette période blanche et sèche
Mon corps se penche et j'ai perdu la pêche
A mes pieds des écureuils s'échappent
Dans la rue le vent claque sur les rideaux d’échoppes
Traces de pas sans personnages
Sur mon tapis seulement des perce-neige
J'ai hâte que le printemps revienne
Car cette époque n'est vraiment pas la mienne
San-té
CK
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7. |
Aïdou
02:14
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Troisième et dernier soir de came
Aïdou ou le miroir de l’âme
Brame sans se soucier des lames
De rasoir qui raclent sa gorge
Il tient à ce que dans sa forge
Aux allures de coupe-gorge
Je me sente « bien » car l’étant
Il l’est lui aussi
Cependant je sue…
Devant son ascendant je sue davantage
À l’aise…
Ses muscles et son regard de braise
Haussent rehaussent la falaise
Au bord de laquelle je me tiens
J’obéis
Je suis bien bien bien
Il faut que je sois BIEN !
Ou bien… qui sait ?
Sous prods et sans limite
Un coup de schlass je te débite
J’habite en toi et toi en moi
Moi si t’es bien...
Chui bien
Victor Jorge
CK
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8. |
Quezac eau
03:15
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Mitraillette métaphorique que j'disperce et que j'dispatch'
J'me colle la bouche au mic comme une mouche sur un scotch'
Vas-y colle toi ça sans sourciller
Comme dirait Jamy la science du son "c'est pas sorcier !"
J'aime les phases qui clack' sur les bonnes vibes
Pétillantes façon bulle de sprite sur du White Stripes
J'te balance une flaque de flow
Yé yo c'est San Té qui prend l'micro
Fat beat démarre l'intro
Le son crépite en crescendo
Manie l'pass pass à la ducasse
Tabasse avec ta basse
Enfin paré pour l'face à face
Bouge ta tête sur ces charleys
Comme un clep's à l'arrière d'une Harley
J'kiffe faire du raffut en rafale
Face à ça tu t'affoles perds ton fut' et t'affales
J'débarque sur l'beat comme un acrobate
Fais gaffe j'sais où t'habites j'peux y aller à patte
Tu t'l'a pète Brad Pitt devant tes potes mais t'es qu'un acteur bluffeur comme Bruel Pat'
J'fais bouger la tête du Pape et jumper les costard-cravate"
Même ta reum me fait un beat en tapant sur ses savattes
Les langues de pute m'empêcheront pas d'atteindre mon but
Tu pètes plus haut que ton uc
Dicaves le trou dans ton calbut
Et si ça t'botte d'avoir la côte
Boomchakalaka sur les faux potes
J'te casse en deux comme une biscotte
Avec fracas comme Pippen Scott
Au mic je tue quand tu titubes
Dis-moi c'est quand qu'tu sors le tube
Avec ta dobe faudra que tu donnes même jusqu'à l'aube
Tout le monde se fout de ta gueule même tes collègues
Si tu t'en sors à quand le feat avec Charlie Oleg
Ton p'tit comité tu l'effraies
Quand tu parles tu bégaies
Crache des postillons chez toi y'a personne au portillon
T'as pas d'amis j'en ai plus de trente millions
Arrête de t'la pète à la A Tribe Called Quest
Quand t'étais petit ton surnom c'était...
FOREST !!!
Paysages tapissés d’asphalte
Maquillages épicés pour cette forêt de cobalt
Halte-là on exige ton passeport monégasque
Quand tu deales des tiges avec la mafia basque
Tu t’enfuis le flic te saisi et te dit ceci :
« Les cochons maltais de Corto maltes ont été servis à la sauce bolognaise...
En terrasse du cointreau bien chaud a été coulé dans des coupes remplies de fraises
Et tout ça en une nuit !
En scred !
par l’ami Mourad tu connais ? »
Indécis
T’affiche un style d’apprenti artiste
Genre scribe des temps nouveaux
Qui comprend à demi mot les mots de l’agent
Le flic te croit et tape son flow à moto
Avec son poteau à la gueule de playmobile
Vous prenez un coup sur les coups de vingt deux heures au bar la camomille
Près du caveau des trois maries
Tu vois...
J'finis par t'deviner
Alors dis-moi Robert Mitchoum Emile Louis a-t-il fait des émules ?
Réponse : Oui
L’horreur des c’est arrivés près d'chez vous
Est le ciment du cinéma qui passe près d'chez nous
Près d'chez Lou quoi !
San-té, Fang Shih Yu
CK
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9. |
Break feast
02:36
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10. |
Fils de Florence Rey
05:23
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T'es qui face à l'Absolu depuis qu'la jeunesse s'est perdue pendue au 4 octobre 94 ?
La jeunesse avait la haine des flingues et la fougue de la jeunesse
Elle a cogné fort et dans les formes
Roméo était un maniaque du grand soir
Un activiste de l'absolu qui ne voulait pas buter de taxi black
Roméo n'était ni plus ni moins qu'le crack brisé d'un squat de Panam
Juliette suivait
T'es qui face à l'absolu face à la clique à Pasqua qui propose des têtes à trancher ?
Un juré d'98
On n'est pas sérieux quand on a dix-huit ans
On boycotte les scrutins et on prend un fusil à pompe à crédit
On joue les bandits à la préfourrière de Pantin
Sans menottes pour neutraliser les flics on panique
Maupin n'est pas sérieux ce soir d'octobre 94
Quand sa compagne rend les armes lui...
Y rend la vie
L'as de la varappe dérape attrapé par une balle
Et blessé va au bout résolu englué dans son absolu
Un mauvais virage pour un mirage de révolutionnaire frustré
Cette histoire tu la connais on t'la servie à toutes les sauces
Des médias au rap français qui n'a pas rongé l'os ?
Du pathos t'en veux tiens t'en as plein
Quinze après t'avales encore les pépins d'l'affaire Rey-Maupin
Tueurs de flics ainsi naît la légende
La voie publique est gourmande elle redemande du sang
La Sybille est à la une brune dans la lune et si belle éblouie par son crime fracassant
Elle dit que dalle aux flics d'ailleurs qu'aurait-elle à dire ?
L'amour est mort sous les balles Bonnie n'a plus d'avenir
Murée dans le silence et dans le vague souvenir d'un acte qui la dépasse
Elle attend sur la paillasse que sa peine passe...
Face à l'absolu c'est sûr mon flow est complaisant
Chui con et alors moi ça m'plait d't'emmerder
L'absolu a bon dos dans l'affaire Rey-Maupin
En résumé ils étaient fous résume le rupin
Ca risque pas d'nous arrive déconner à ce point faut y aller
De la mouvance autonome mon môme n'approchera point
Tu ne tueras poing serrés que sûr de ton bon droit
T'as un différent avec la vie bah...
Démerde-toi !
Canta la policia
Matalo, dejame sólo
con te en memoria
Encerrada aquí lloro
Quedar con vida
con vida nada más
Olvidar el dia
En que tu me dejas
Fils de Florence Rey
La jeunesse dérape sans raison
Tire un trait sur le bonheur à l'heure où tu t'couches y s'est d'jà tiré
Tu rapièces comme tu peux ton passé mais ça tient pas
T'as l'choix soit tu parles soit…
Le rejet est à-peu-près tout c'que t'as dans les yeux
T'as des tics dans les pieds
Des salauds d'absolus qui courent le long de ton œsophage
Mais à chaque décrochage tu t'rapproches du concret
Tu redescends d'un nuage
Tes morts !
Tu les gardes au chaud et l'abcès tu l'crèves dans ton coin
Pas d'témoins mais du spleen
À consommer en solo
Vite pris vite chié vite torché !
Etant donné que pour une boite de Bonduelle tu raques
On peut sans s'tromper dire que tu casques souvent
Tu comptes les couleuvres et les dents qui t'restent
Ton Far-west est urbain et s'arrête à hauteur du premier sac-à-main tentant
C'est tentant
Tenter quoi ? La Fac ? Et pourquoi ?
Galère plutôt sans !
Une vache ne se fâche pas avec sa naissance mais toi oui
T'as mal ? Ca t'lance ou ça douille ?
Y'a des solutions de Perlimpinpin dans le tiroir
Vas-y sers toi pintes-toi
Y'a sur les étals de l'absolu de premier choix
Promets-nous la diététique mon cul
Promet-nous l'excès
Promet-nous l'insuccès au nom des fils de Florence Rey
L'absolu c'est foutre un pain à quelqu'un
Par exemple à celle qui t'caresse la cuisse d'un revers de main
À chaque passage à tabac elle a la gorge qui s'noue
Renoue donc avec l'instinct car à chaque hospitalisation s'accentue l'absolu
Fils de Florence Rey
T'accumules les contre-attaques flagadas
J'crois qui te faudra du jaja pour comprendre mon coq-à-l'âne
Fils de Florence Rey je sais moi
Que t'es atterré par les émissions débiles titrant sur les vrais jumeaux
Mais tu les mates quand-même parce que les gardes-chasse de Très-chasse te saoulent
Y'a des jours où tu croises au large
Loin dans les avenues de tes après-midi libres
C'est là que parfois tu décharges la marchandise des voiliers
Et quoique tu dises les voiliers t'font saliver
Un journalier ça boit l'eau d'sa bouche ça touche du bois d'la souche ca louche sur le sablier !
Fils de Florence Rey
Même les films décadents pouraves où les braves se font tuer finissent bien
C'est dire à quel point cette chienne de vie a besoin d'affection
Ca t'afflige mais sache que l'enfant seul aussi est affligé
Au pied du canapé où son épave de père comate il mate la télé
D'ailleurs il n'y a que dans ces moments qu'il ne se carapate pas
Fils de Florence Rey
Au premier rais d'soleil t'es comme lui
Tu tires les rideaux inspires et t'enfuis
Vas pas croire que croiser les doigts dans ton dos
Suffira pour poser ta croix en pleine rue
Fils de Florence Rey oublie la pensée magique
La filière technologique ça c'est du concret
Alors agis mon fils t'as pas besoin de calibre pour te hisser ca glissera tout seul
Décentralise tes rancœurs et ça glissera tout seul
Il existe des métiers pour lesquels les balafrés d'la vie ont la gueule de l'emploi
T'as le choix...
À toi de t'engager d'éprouver ta voie
L'air de rien l'espoir du grand soir s'efface
Mais sache que quelque part il est écrit que l'acte pur consiste à faire feu sur la foule
Voire sur les voiliers que la houle tranquille fait tanguer
Comme les étoiles...
Au-dessus des fils de Florence Rey
Malenka, Fang Shih Yu
CK
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11. |
Classical adagio
01:57
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12. |
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Je me confesse devant toi Loire
Intime témoin d'aspirations d'un soir
Où l'on y croise rêves illusoires sur fond de pathétiques déboires
Quand cette pomme fluorescente m'éclaire la poire
Laisse entrevoir la fraise d'un con et ses deux pieds dans un mouchoir
D'un coup..
Trébuche et chute de tout mon long sur ton trottoir
Petit drame de macadam juste une flaque mais pas de larmes
L'alcool ma came et la fatigue m'accable
J'entends tes petites vagues qui m'viennent à l'âme
Sons métalliques des câbles des rames de tram'
Au loin des jeunes ricanent
En cercle pas d'feu pas d'jerrican
Derbouka en guise de table
Canettes après canettes brament
Mais peu m'importe ce soir la tête dure comme tes pavés
Ce soir la fête sur tes boulevards s'est arrêtée
Sensation de crâne bien amoché
J'ai la brioche les mains en poches comme sous les yeux c'est moche
De cette soirée encore trop proche où le liquide ingurgité
Agit ricoche jusque dans mes veines mais vaines
Demeurent toutes tentatives d'approche
De c'que l'on nomme "Réalité"
À la vue de ce fleuve à l'allure impériale
Des ailes me poussent jusqu'à la déjection verbale
Voici l'surhomme
Curieux symptôme de ce sérum
Celui d'gueuler son idéal
Car sur le cœur me pèse l'équivalent de cinq tomes
Et j'ai la dalle !
Tes berges...
Prétoire d'un soir héberge mon exutoire
File d'un pas difficile remontée de bile sous les lumières tranquilles de la ville
A travers tes quais je sens la douce syncope
N'ayant comme unique point de mire ce lumineux pont qu'on dit d'l'Europe STOP !
La raison m'échappe TOP !
Sanction pour toutes ces chopes
Petite galette d'asphalte juste une halte hâtive
En toute sincérité pas d'quoi en faire un fait divers ni même un scoop pour le JT
Ou bien...
Si c'n'est qu'un plat dans la rubrique dessert de Maïté !
Oh Loire !
Muse des alcooliques
Mère de tout bonheur hypothétique
Petite pincée de poésie dans l'pathétique
Ce soir sur tes quais mon spleen est johannique
San-té
CK
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13. |
Pluton
04:21
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Au gré des feux de bois allumés les abysses s’échappent du calumet
Et font tanguer les têtes des femmes agenouillées
Quand sa flamme crépite la plus petite d’entre-elles
Se jette dans le foyer et s’y brûle les ailes
S’en suivent les cris de l’immolation
Et pour les dieux l’heure de la collation
Sonne au solstice d’été sur Terre
Au sacrifice nocturne d’une femme du désert
Dans le camp des fils de Caïn les feux de joie sont ranimés
Par le souffle divin des vaisseaux illuminés
Après l’offrande humaine s’amènent les plutoniens
Qui investissent l’Afrique et distribuent du pain
Le fric de Pluton et d'son satellite
Féconde la Terre et ses parasites
Ceux qui ne succombent pas avant le solstice d’été
Se gavent comme des oies au banquet de l’année
Au son des bouteilles débouchées les seigneurs sont remerciés
L’astre bleu mâche chante se met à danser
Car une tablée sous l’arche des princes de pluton
Réunie les affamés des quatre horizons
Mais avec le temps s’affaiblissent les yeux
De ceux qui trahissent les cieux
Et au jour du solstice leur glisse entre les doigts
La boussole qui indique le cap orgiaque des rois
Autrefois astre glacé aux confins du système solaire
Une fois qu'le froid cinq fois polaire fut chassé
Une fois qu'le toit d'la mégapole fut fixé
Des fois qu’un mégapode mazouté et malin
Déclenche une épidémie de H5N1
Une fois qu'le virus a muté sur le sol terrien
Qu’la harissa ait monté au nez du plutonien
Adepte de virée en 4/4 cow boy plus santiags que Kat
Qui file à Lhassa city où défile en super 8 une vie
Face à l’oxygène placé sous la cage de verre
En service devant les parterres de myosotis arrosés
Le garde immobile regarde les fils se prémunir des invasions
Au temple d’Isis libations dévotions et artifices
De la caste cadenassée
À l’horizon la guerre avance à grande vitesse
Pluton en boule menacée pense à enfoncer le bouton
Fang Shih Yu
CK
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14. |
Marathon foetus
03:09
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À la bourre faut qu'j'trace
Dans mon tout p'tit espace
Que j'me taille une carapace
Que j'amasse de la masse
À la bourre faut qu'j'trace
Moi la mini limace
J'me bats pour une place
Au soleil des rapaces
À la bourre faut qu'j’trace
Faut qu'j'me décarcasse
Dans mon tout petit palace
Pour pas finir à la casse
À la bourre faut qu'j'trace
Mon génome embrasse
L'histoire de ma race
Depuis le premier biface
À la bourre faut qu'j'trace
Faut qu'j'me surpasse
Assis dans ma préface
L'avenir me menace
Au secours
Faut qu'j'cours
Le compte à rebours est lancé
Au secours
Faut qu'j'cours
Et que j'commence à penser
À la bourre faut qu'j'trace
Faut qu'je m'encuirasse
Quand bébé n'est pas coriace
Bébé part avec la chasse
Pas un jour ne passe
Sans qu'maman grimace
Croule sous les "sensas !"
Des copines qui jacassent
Ecoute-moi bébé
Ici papa bidasse
J'ai vidé ma besace
Pour payer le monospace
Pense à la paperasse
Qu'on amasse et qu'on potasse
Ta paire de godasses
T'attend sur la paillasse
Un verre d'hypocras
Et te voilà en place
Comme premier cadeau
Un putain de schlass
Et quand tu s'ras ado
Ton premier Famas !
FAMAS !
Ho hiss la saucisse
Madame écarte les cuisses
Maintenant il faut qu'je pousse
Tellement fort que j'en tousse
O toi mon p'tit bébé
Mon chouchou adoré
À la vue de tes pieds je serais soulagée
L'attente du messie appuie sur la vessie
Au bord de la sistite une pause…
Têtu comme un clep's
Gros comme un phillips
On t'arrache au forceps toi le bébé bip's
Ca y est je manque de pep's
Manque plus que j'm'évanouisse
Et comme dit Frankie :
"Alice il faut qu'ca glisse !"
Frankie c'est le toubib et pas le chanteur
Maman n'est pas Alice
Le docteur est menteur
Ma souffrance est telle qu'à l'avenir
Je pourrais t'détester te saquer t'molester
Oui toi mon p'tit bébé…
Chhhhuu…
J'TE CHANGERAI PAS LES COUCHES J'T'ESSUIRAI PAS LA BOUCHE JE LAISSERAI FAIRE LES MOUCHES !
AVEC TA GANACHE J'ME FERAI UN MAX DE CASH !
J'M'EN METTRAI PLEIN LES POCHES JE SERAI TA FOLCOCHE !
Tes fesses nagent dans la pisse
Et même si le temps presse
Barbouillé de p'tits suisses
C'est pas l'moment propice
Pour changer la Pamper's
Avec toutes les allocs ton loyer de coloc'
Adieu petite 106
À moi la Merco-Benz
Y'aura pas de p'tite souris
Quand tu perdras une ken's
Quitte à pousser l'vice
Pour ton cadeau Noël
Je t'offrirai un pin's
San-té, Fang Shih Yu
CK
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15. |
Mexico
03:01
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Moriré aquí
C’était l'seul souhait d’Esteban
Une phrase gravée sur l'phare chromé d'sa bécane
Un feu sacré qui rasait l’bitume dans les chicanes
Esteban
Tisane après tisane
Havane après havane
Consumait ses jours dans la banlieue d'Mexico
Un platane planté à côté de s’cabane
En photo sa belle gueule d’iguane comme un colt traversé par le chant des soutanes
Ouvrir les vannes aux heures creuses
C’était l'train-train d’Esteban
Le vague à l’âme quand il sortait cassé d'la boîte où il était barman
Esteban vieillissait
L’arbre à cames faiblissait
Alors il se ravivait auprès des feux qu’il déclenchait
Par nuits sans lune il dévalait les dunes armé d’un jerricane
Levantate gringo sabes que cuando te digo
Quemar toda una fabrica no hay discusion posible
Escuchame gringo durante la noche quiero
Que el cielo se abrase y que aparezca mi nombre
Prepárate gringo ponte nervioso y loco
Porque lo que te pido necessita mucho olvido de sí
Nadie se ríe aquí, consúmete en mí
Descalzate aqui pues corre y roba
Recuelga la gazolina drogate por la calle
Hunde hijo hunde las puertas del odio
Que suba el miedo hincha más tu pecho
Pues grita contra la gente : “Yo te desafio !”
Ofréceme niño la cabeza de un rico
Me gustaría tanto de sacar un saque de esquina con
Cúbrete bien nino y pintate en negro
Los policias te buscarán por todas partes del mundo
Olvidate gringo obedece a tu dueño
Mi reino commienza con tí mi reino commienza aqui
Soy la voz interior el llamamiento del horror
Un peso un beso con solo un paso el diablo te besó !
Fang Shih Yu
CK
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16. |
Bad trip mental
02:38
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Ambiance fourmillière transcendantale
Dans l'univers des Sisyphes à fond de cale
Le bal des transpals débute et déjà rebute le manut
Disques platinés en masse à charger
Du tacotac mon pote tu me dépotes ces palettes
Container gigantesque en vrac à vider
Fais fissa fiston enfile-moi cette moulinette
Si tu sues pas comme un taureau
C'est LA sanction LA fin de mission anticipée
Pas d'pause donc pas d'anecdotes de la part de tes ainés
Pas d'jambon-beurre vite def' en deux-deux dans ta caisse
Et ta paye tu pourras la r'nifler
En attendant passe ton CACES
Le chef c'est moi et les grosses pompes débarquent
J'ai la baguette eux la matraque
Toi le balai de six kilos et cinq cent mètres carrés à balayer
En transe sur la piste tu danses en allée 18
Si le fenwick t'empale on appelle le 18
Les grosses pompes avertiront tes darons
et en même temps ta fin d'mission
Je t'en parle pour te prévenir mais faut pas t'soucier
Dans la boîte à pharmacie y'a d'quoi t'soigner
Rituel du quota dépassé
Record de production au tableau
Et pour le plus costaud : la commnande épicée du patron
Trente bidons de peinture industrielle
Deux sur les bras deux sous les aisselles
C'est le secret du grand Gaston
Les reins brisés au filmage manuel
Vapeurs toxiques et néoprène sur les doigts
Sur fond de western logistique
J'evolue chauffé par la tâche physique
Au hic et crac Baâm du transpal
Je m'affale
Et d'un coup :
BAD triip MEntAÄLLL !
Mou du genou
Pire que d' l'emmental !
BAD triip MEntAÄLLL !
San-té, Fang Shih Yu, Nadia de Manpower
CK
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17. |
Au cul du camion
00:53
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18. |
Rapacious
02:49
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19. |
La plénitude du point
01:22
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Juste besoin d’être un point
D’habiter l’atome d’être l’ombre de ce point
L’ombre de l’atome
Vivre dans le plénitude du tout
La plénitude du rien
Dans le point
Dans le rien
Dans le tout
Autour duquel gravitent Karim et ses vingt mille vies
Qu’il te raconte dans la tempête sans se soucier ni du fleuve en crue ni des rafales de vent qui manquent de nous y jeter
Karim a vécu vingt mille vies vingt mille nuits
A couru des faubourgs au centre ancien de vingt mille villes
A failli virer de bord vingt mille fois
Il est le Gagarine des instants fugaces et sa chasse est trop humaine pour pouvoir être modélisée par quelconque algorithme
Karim est l’horizon des habitants du point
Trop grand et trop fou pour sommeiller avec eux
Victor Jorge
CK
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